Retrait des Mesures - Lutte Gagnante ✊

Depuis plusieurs mois, la Direction menace les agents de devoir trouver des mesures d'économies pour éviter d'être mise sous CREF (Contrat de Retour à l'Equilibre Financier) ou sous tutelle.
Depuis janvier, des "groupes de travail" avaient été proposés par la Direction, pour soit disant permettre de penser des mesures d'économies, mais il s'est avéré, comme en 2019 qu'elle avait déjà tout pensé et venait en fait lors de ces réunions, présenter son plan d'économies déjà tout ficelé, n'ayant que faire de ce que pouvaient dire et faire remonter les organisations syndicales.
Force de s'entêter, un mouvement de grève a pris corps et, force de détermination a fini par être entendu.
Il aura tout de même fallu en passer par un rapport de force de plusieurs semaines pour ce faire.
La Direction déployant de multiples moyens fort coûteux d'ailleurs pour étouffer cette grève, en contraignant tout le monde à être en poste par assignations d'office (par voie de huissiers ! pouvant aller jusqu'à 486€ l'assignation !) plutôt que de mettre en œuvre un protocole respectant le relevé des intentions de grève de chacun.
De s'être entêtée ainsi, sans vouloir recevoir l'InterSyndicale et les agents depuis le 29 mars — date du CSE extraordinaire (Comité Social d'Etablissement) lors duquel la Direction avait présenté ses mesures et conclu à un vote favorable malgré 7 Abstentions et 4 votes Contre — a montré à quel point il a été nécessaire aux agents de mener une grève dure pour se faire entendre. Cela illustre un peu la qualité du dialogue social qui règne sur cet Hôpital.

F3SCT du 24.04.24…
Une F3SCT — Formation Spécialisée Santé et Sécurité des Conditions de Travail — s'était tenue le 24.04.24 à la demande de l'organisation syndicale majoritaire pour demander un Report d'application de ces mesures… de… quelques semaines.
Suite à ce F3SCT, après consultation des services et de tous les agents grévistes, l'InterSyndicale avait lancé un Appel à la Grève Générale de TOUS les agents hospitaliers, Administratifs, Techniciens, et Soignants en 7h30 qui eux, sont déjà impactés par ces mesures d'économies depuis le 01.02.2020, sans que cela n'y contribue en réalité.

Réunion de la Direction proposée le 30.04.24…
C'est bien suite à cet Appel à la Grève Générale, dont le mouvement prenait bel et bien consistance, que la Direction a urgemment proposé une rencontre ce mardi 30 avril à 14h30 avec toutes les OS (Organisations Syndicales) pour faire le point sur cette situation critique qui se cristallise et se durcie dans le temps.
L'InterSyndicale a pu largement s'exprimer durant cette réunion de plus de 2h30.
La CGT a pris le temps de déplier tous les pans de cette problématique en questionnant notamment le principe de prélèvement de cette 1/2h de repas sur le temps de travail. Lors de cette réunion, nous avons pu mesurer à quel point cette Direction opère dans un flou artistique qui est loin d'être rassurant. 
Lorsqu'il est demandé quelles sont les lignes budgétaires les plus déficitaires… la Direction dit ne pas comprendre la question !
Seules les idées d'économies l'intéressent.
Les conditions de travail ne font pas partie de ses préoccupations qui devraient pourtant être au cœur de ses décisions.

La CGT a tenu a réaborder tous les impacts qu'occasionnent ce genre d'idées d'économie sur le personnel qui n'a déjà pas le temps de prendre son temps de pause réglementaire. 
Egalement la volonté de la Direction de supprimer la Relève — véritable outil de travail des soignants — afin que le temps de travail en 12h ne dépassent pas ces bornes horaires en terme de respect de la législation, doit être repensée autrement et nécessite un temps de travail avec les équipes pour trouver des solutions qui n'impactent pas la qualité des soins.
La Direction insiste à faire remarquer que la CGT se plaint régulièrement du fait que les agents ne soient pas consultés concernant l'amélioration de leurs conditions de travail et que, de fait ici, ils sont ici mis à contribution pour trouver des mesures d'économies alors de quoi nous plaignons-nous ?
Nous rappelons tout de même qu'il ne revient pas aux agents ni de payer les conséquences d'une mauvaise gestion locale sur le GHPP, ni de faire le travail gestionnaire pour lequel est payée la Direction.

D'ailleurs il est rappelé aussi qu'un vote en CSE ne se fait pas en terme de package comprenant toutes les mesures ou rien !… que chaque mesure devrait plutôt être présentée indépendemment des autres afin qu'elle soit débattue et votée pour ce qu'elle vaut.
La CGT regrette que la seule mesure qui devait être votée, à savoir l'augmentation du SICS — Service Infirmier de Compensation et de Suppléance — était la mesure d'économie urgente à mettre en place pour permettre aux agents de tous les services à la fois d'être remplacés que ce soit sur un arrêt maladie, mais aussi permettant que les agents puissent aller se former notamment.
Pour rappel, c'est bien la politique de cette Direction de tirer les effectifs à la corde, sans effectif minimum sur quasiment tous les services, qui ne permet plus aucune marge de manœuvre.
La CGT regrette que cette mesure ne soit pas conservée pour rapidement donner un peu d'oxygène aux équipes, notamment dans la perspective de la periode estivale qui se profile déjà.  

Proposition de la Direction…
Après un long échange mettant en exergue les méthodes utilisées jusqu'ici par cette Direction depuis des mois durant et, au vu du rapport de force maintenu par la détermination des agents grévistes, le Directeur Général a proposé un "Si je retire les mesures budgétaires mis au vote lors du CSE du 29 mars 2024… est-ce que les organisatons syndicales participeraient à faire en sorte que tous les agents puissent donner des idées d'économie ?"
Il est rappelé que si les OS pouvaient suggérer aux agents d'y contribuer, pour autant elles ne pouvaient les y obliger. 
Avant de se prononcer pour une levée des préavis de grève, il était impératif en tout premier lieu, de prendre avis auprès des agents grévistes, notamment lors de l'appel à la grève du 2 Mai. C'est la raison pour laquelle la CGT a différé sa réponse de 2 jours, préférant faire le tour des avis de tous les grévistes concernés.
Il a été clairement dit que dans tous les cas, aucune mesure d'amélioration budgétaire ne pouvait être retenue si elle contriuait à dégrader les conditions de travail ou la qualité des soins. Que toute mesure qui irait dans ce sens ne serait pas recevable : par conséquent le retrait de la 1/2h de repas du temps de travail ne pouvait être retenue, ni le non remplacement d'un.e Aide-Soignant.e lors d'un premier jour d'absence (carence de remplacement).

1/2h de repas des PNM Administratifs, Techniciens et Soignants en 7h30…
La CGT a fait part du fait que si la mesure était retirée pour le PNM Soignant en 12h, il n'était pas juste de laisser les autres agents PNM Administratifs, Techniciens et Soignants en 7h30  décomptés de cette 1/2h de temps de repas sur leur temps de travail continu et qu'il était souhaitable de lever la mesure pour eux aussi… d'autant plus qu'outre le fait que la décision de son application n'avait pas été des plus réglementaire, nous apprenons de surcroît ce jour que cette mesure n'a pas réalisé véritablement d'économies… ce qu'avait prédit le rapport Syndex, cabinet d'expertise qui avait été sollicité en 2019 dans le cadre du PRE mené à cette période.
Sur ce point, la CGT continuera son travail souhaitant qu'aucun agent ne soit laissé par injustice sur le bord du chemin.

Manifestation du 2 Mai…
L'annonce de la proposition d'un RETRAIT en contrepartie de la participation de tous aux idées d'économies, ayant été annoncée aux agents et la météo aidant, ont fait déconsister cette mobilisation. Cependant, elle a servi comme prévu, à permettre la consultation des agents grévistes. Il était décidé lors de cet échange, de demander à la Direction d'écrire aux agents son engagement quant au RETRAIT des mesures présentées au CSE du 29 mars.
Á la suite de ce courriel fait à tous les agents, les préavis de grève de l'InterSyndicale ont été levés.

Bravo à TOUS les agent d'avoir osé se mobiliser pour faire valoir leurs DROITS.
Nous resterons très attentifs pour la suite des évènements, que ce soit relativement à la mise en place des nouvelles propositions de mesures d'économies, mais aussi quant aux éventuelles représailles qui pourraient advenir en réponse à cette mobilisation.